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Le Toug

Au cours de sa carrière de redoutable sabreur, Youssouf, le « père des spahis », a pour monture un magnifique étalon blanc qu’il affectionne particulièrement. Lors d’un combat, l’animal est tué sous lui. Voulant garder un souvenir de ce cheval, Youssouf lui fait prélever la queue et la fait monter sur une lance qui devient son fanion de commandement : le « toug ».

À partir de ce moment, une queue de cheval [1] est ajoutée à tous les fanions de commandement des spahis. Au fil des ans, la plupart des unités de cavalerie française adopteront (indûment) cette tradition qui subsiste aujourd’hui.

Un peu plus tard, une autre tradition s’ajoutera à cette coutume : Les crins du « toug » ornant le fanion de commandement du régiment seront de couleur blanche si l’un des chefs de corps a été tué au combat.

En règle générale, le fanion et la queue qui l’accompagne sont offerts à l’officier qui quitte son commandement, un fanion neuf, en tous points identique au précédent, le remplace...

Sur ce point, les origines historiques divergent. L’appellation de « Toug » reste très récente chez les spahis, en tout cas elle n’est à priori jamais employée jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale.

Ce terme est emprunté au nom de l’emblème de commandement turc, déjà présent dans les armées ottomanes depuis plusieurs siècles.

Quant à sa paternité qu’on attribue à Youssouf, il est bon de rappeler que plusieurs régiments de cavalerie du XVIIIe siècle, en Europe, avait l’habitude d’orner leur guidon ou étendard d’une telle queue de cheval, symbole évident de leur différence d’avec l’infanterie.

Toug de l'EED3
Toug EED3
Détails du toug

[1] C’est toujours une queue de cheval et jamais de jument, l’urine des femelles jaunit les crins de la queue et la rend impropre à cette destination !