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La guerre de Hollande – Batailles de 1677

La canonnade de Morville.

Pour cette campagne de 1677, Enghien-Cavalerie est rattaché à l’armée du Maréchal de Créqui, et fait partie de la brigade Saint-Loup.
La chute de Philipsbourg a ouvert la porte des Vosges à l’armée de Charles V de Lorraine, forte de 60 000 hommes, qui peut envahir la Lorraine. Le maréchal de Créqui a anticipé cette manœuvre et fait détruire les places fortes de Haguenau et Saverne, pour priver l’ennemi de points d’appui.

Le 13 avril 1677, les impériaux de Charles de Lorraine franchissent le Rhin à Strasbourg et prennent Bitche et Sarrebruck. Créqui se porte sur la Seille ( un affluent de la Moselle) pour leur barrer le passage avec 33 bataillons et 110 escadrons.

Le 15 juin 1677, Charles V franchit la Seille à Nomeny et marche sur Pont-à-Mousson. Créqui s’est installé sur les hauteurs bordant la Moselle et la Seille, tandis que les troupes de Charles V sont dans la vallée à Morville ( devenu Morville-sur-Seille).

La journée du 16 juin se passe alors en canonnades, les Français tirant avantage de leur position dominante. Charles V n’ose attaquer les positions françaises et se replie à la nuit venue. Enghien-cavalerie n’aura donc, comme les autres escadrons, assisté à cette bataille que comme spectateur.

Le combat du Kochersberg

On passera rapidement sur la retraite de Charles V vers Trèves, poursuivi par les troupes de Créqui. Toujours est-il que le 22 septembre, Créqui franchissant le Rhin à Rheinau a poussé un habile pointe et battu l’armée du Prince de Saxe à Willstatt. Alors qu’il rejoint son camp de Wangen, il,apprend que Charles V a franchi le Rhin le 3 octobre à Strasbourg et se dirige sur Saverne.

Pour lui couper la route, Créqui adosse son armée au Kochersberg entre Wintzenheim ( devenu Wintzenheim-Kochersberg) et Neugartheim ( devenu Neugartheim-Ittlenheim).

Le 7 octobre, des combats d’escarmouches se terminent par une grande bataille de cavalerie, 25 escadrons Français affrontant 30 escadrons impériaux. La maison du Roy se distingua particulièrement lors de cette journée, faisant la une de la Gazette de France et éclipsant du même coup les autres unités qui participèrent à cette bataille.

Il est toutefois intéressant de souligner que selon les sources, l’origine du combat est différent : selon Hardy de Périni ( les batailles françaises), Créqui avait bien l’intention de livrer bataille tandis que selon le Marquis de Quincy ( Histoire militaire du règne de Louis le Grand), Créqui avait d’autres projets et ordonné à ses troupes de ne pas s’engager. Ce sont les escarmouches commencées le matin qui provoquèrent une bataille rangée, personne ne voulant fuir devant l’ennemi ou envoyant des renforts pour soutenir ses gens pris à partie par les impériaux.

Quoi qu’il en soit, Créqui termine cette campagne de 1677 par la prise de Fribourg le 17 novembre, position lui permettant de couvrir toute l’Alsace. « Turenne n’aurait pas mieux fait », tel fut le commentaire du grand Condé à la lecture des récits de cette campagne.